Kennedy Yanko, artiste américaine basée à Brooklyn (New York) développe une approche sculpturale de la peinture particulièrement unique. Ses oeuvres nous saisissent par leur présence et leur dualité.

En 2019 l’artiste commence à nommer l’élément peinture de ses oeuvres « Paint skin », littéralement « Peau de peinture ». Dés lors, Yanko personnifie la matière, désormais incarnée puis travaillée comme le serait le cuir. L’artiste américaine entre alors en étroite collaboration avec ce médium. Celle ci présente des caractéristiques nouvelles. Pliée, roulée, coincée, l’acrylique se découvre une nouvelle fonction et épouse élégamment son matériau partenaire.

L’association de la peinture épaisse avec le marbre, le métal ou le verre dans les sculptures de Kennedy Yanko offre une illusion d’optique dont l’artiste nous explique le lien profond avec le comportement fondamental des atomes, dans lequel leur contexte informe leur présentation. L’artiste fait entrer en dialogues intimes matériaux et disciplines. La relation entre la peinture et ces matériaux de choix nous renvoie aux liens intimes entre le mouvement et le statique, entre la rigidité et a souplesse.

La peinture ayant à présent un poids ou encore une longueur et une profondeur (épaisseur palpable), Kennedy Yanko donne vie à la matière. Dans les oeuvres de sa série « Element and skin » (2017/2018) on observe des peaux marbrées. Ces marbrures sont mouvements capturés dans le temps. Elles évoquent le métamorphisme, les transformations, subies par la roche dans le temps en raison des modifications des conditions de température, de pression, de compositions chimiques ou même de la nature des fluides minéralisés. Ce qui nous invite à (re)penser aux questions d’Espace et de Temps, éléments clés des artistes de la Nouvelle Danse.

Pour remonter dans le temps, les « pour» de Kennedy Yanko nous rappelle sans hésitation les « Latex pour » de Lynda Benglis, artiste américaine phare des années 60 envers qui la Nouvelle Danse doit en partie son héritage. Le pouring est l’acte de verser l’acrylique plus ou moins liquide sur une surface horizontale ou en relief.

Yanko nous invite à investir des réalités en dehors de celles déjà connues. En effet cette approche de la peinture n’est pas chose commune pour notre oeil habitué à une utilisation « traditionnelle » de ce médium. Elargir les points de vues en explorant de nouveaux horizons sont pour tous les artistes de la Nouvelle Danse une signature.

https://kennedyyanko.com/
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Elsa Duault

Pivot, 2018, Kennedy Yanko, 60x48X48in

 

Anchor, Kenney Yanko, 2019, 14×12,5x12in

 

Disappear, Kenny Yanko, 2020, 76x23x15in

 

KENNEDY YANKO (1988)
Embodied painting

Kennedy Yanko is an American artist based in Brooklyn (New York). She develops a unique sculptural approach to painting. Her works catch our gaze with their physical presence and duality.

In 2019 the artist began to name the paint element of the works « Paint skin ». From then on Yanko seems to personify the material. Now the embodied paint appears worked as the leather would be. From this point the artist enters into close collaboration with the material. Folded, rolled or stuck, acrylic reveals new functions and characteristics.

By associating thick paint skin with marble, metal or glass Kennedy Yanko’ sculptures offer optical illusions by blurring the nature of the different materials. In her statement the artist explains the deep link with the fundamental behavior of atoms, in which their context informs their presentation. By exploring the realities of materials in their deepest natures, La Nouvelle Danse shows up once again. Furthermore the relationship between paint and raw materials brings us back to the essential links between movement and statics, rigidity and flexibility. Subjects and disciplines enter into intimate dialogues.

Paint now having a weight or even a length and a depth (palpable thickness) Kennedy Yanko gives acrylic some life and a physical presence. In her serie « Element and skin » (2017/2018) we observe poured marbled skin. These mottles are movements of paint captured in time. They evoke the metamorphism and transformations undergone by the rock over time due to changes in temperature, pressure, chemical composition or even the nature of mineralized fluids. This invites us to (re)think about the questions of Space and Time which are key elements for the artists of the Nouvelle Danse. By drawing inspiration from the movements present around us, which we do not necessarily perceive, artists redefine reality in art.

To go back in time, Kennedy Yanko’s “pour” remind us without hesitation Lynda Benglis’s “Latex pour”. Lynda Benglis is a leading American artist of the 1960s to whom La Nouvelle Danse owes part of its heritage.

Yanko invites us to invest realities outside of those already known. Indeed this approach to painting is not common to our eyes, accustomed to a « traditional » use of this medium. Broadening points of view by exploring new horizons is a signature for all artists of the Nouvelle Danse.

https://kennedyyanko.com/

Elsa Duault