Elsa Duault, tout d’abord talentueuse artiste mais aussi passionnée d’histoire de l’art et excellente écrivaine, délectera notre fin de confinement avec une série d’articles sur sa perception du monde et une réflexion sur la matière dans sa dimension artistique.

Née en 1992 en Normandie, peintre et sculptrice polyvalente, Elsa Duault joue avec la couleur, les formes et l’espace.  Klee, Kandinsky, Pollock, Benglis ou encore l’art ancestral du Papier Marbré (Patrimoine immatériel de l’Unesco) ne représentent que certaines de ses multiples références artistiques. Elle intègre en 2017 les Beaux-Arts dans la prestigieuse Michaelis School of Fine Art à l’université du Cap (UCT) en Afrique du Sud.

Une introduction à la Nouvelle Danse

Capturer le mouvement, repousser les limites de la matière, telle serait tout ou partie d’une quête, celle d’une jeune épopée artistique. A travers une série d’articles, je partagerais avec vous l’émergence d’un langage, celui de peintres, sculpteurs ou encore vidéastes qui peut être sans le savoir, s’ancrent dans un mouvement pictural particulier. Enfants de leur époque, ils déploient dans leur travail un langage commun, proche de celui de la Nature, de l’Espace et du Temps. Est-ce un hasard que d’illustrer poétiquement notre enjeu le plus grand ? Celui d’un équilibre délicat entre l’Homme et la Nature, celui d’un nouveau rapport au Temps et au Vivant.

Il n’est pas étonnant de constater que ce mouvement est en réalité le résultat d’un héritage artistique au fil des époques. À de nombreuses reprises dans l’histoire, l’art a connu l’émergence simultanée, chez plusieurs artistes, d’un même langage pictural. Qu’ils veuillent innover ou poursuivre des recherches, qu’ils s’inspirent mutuellement de manière consciente ou inconsciente, qu’importe. Leurs signatures nous rappellent à quel point le monde qui nous entoure est interdépendant et résulte d’un équilibre fragile, de l’infiniment grand à l’infiniment petit.

« Si l’époque ne s’y était pas prêtée, je dis plus, si leur art ne se fût pas trouvé en rapport avec l’époque et en évolution avec les périodes précédentes, il n’eut pas été viable. » Fernand Léger, Fonction de la peinture 

Vassily Kandinsky, tout comme Léger et Klee, théorise l’abstraction. Il disait notamment: « Plus le mouvement est improvisé, plus son effet sera pur, profond et intérieur. Un mouvement très simple dont le but est inconnu, fait par lui-même l’effet d’un mouvement important, mystérieux solennel. Et cela aussi longtemps que l’on ne connaît pas le but extérieur, pratique du mouvement. Il agit alors comme une résonance pure […]. Il y a dans le simple mouvement, extérieurement non motivé, une mine inépuisable de possibilités. » (Kandinsky, Du spirituel dans l’art)

Paul Klee, dans son chapitre consacré aux recherches exactes dans le domaine de l’art, explique: « En art aussi on trouve un champ suffisant pour la recherche exacte, et les portes qui y donnent sont ouvertes depuis quelques temps.{…} Mathématiques et Physique en fournissent la clé sous forme de règles à observer ou dont s’écarter. Ces disciplines imposent l’obligation salutaire de s’occuper tout d’abord de la fonction et ne de point commencer par la forme achevée. Des exercices de mécanique (équilibre et mouvement), éduquent à s’attacher à l’essentiel, à la fonction et non à l’impression extérieure. On apprend à reconnaître les forces sous-jacentes ; on apprend la préhistoire du visible. »

Dans l’art de la Nouvelle Danse, les mathématiques et la physique entrent notamment en jeu, nous faisant tout d’abord nous préoccuper de la fonction des matières.

La fonction chez les artistes de la Nouvelle Danse est primordiale, elle est celle de la matière alors moyen et sujet. Mais quel rôle joue-t-elle, quelle fonction a-t-elle, cette Matière ? L’expression du vivant, d’un nouveau langage, de nouveaux flux, points de vue et échelles d’observation. La Matière existe en interdépendance avec son environnement et son temps.

Les forces internes de la peinture (ou autre matière); densité, viscosité, flexibilité, texture deviennent des éléments prépondérants dans la pratique des artistes vers lesquels nous allons tourner notre regard dans les articles suivants. Ces « forces internes »  de la peinture illustrent cette « préhistoire du visible », de l’acte créateur. L’œuvre finale est alors le résultat d’un procédé en accord étroit entre l’Artiste, son Médium et le Temps. L’artiste laisse place à l’expression pure de la matière, une voix lui est donnée.

Klee ajoutait également dans son chapitre Note pour les Recherches exactes dans le domaine de l’art :

« Précieuse est la connaissance des lois, à condition de se garder d’un schématisme confondant loi nue et réalité vivante {…}. Qui manque trop d’air pour pouvoir comprendre que les règles ne sont que le support nécessaire d’une floraison. Comprendre que, si l’on cherche à dégager des lois et qu’on y confronte des œuvres, c’est pour voir comment celles-ci arrivent à s’écarter des œuvres de la nature sans pour autant divaguer. Comprendre que les lois sont seulement le soubassement commun de la nature et de l’art. »

Les lois nues et la réalité vivante sont des règles nécessaires à la floraison d’une danse créative, celle de l’accord entre l’artiste, la matière et le temps. Les lois utilisées dans la Nouvelle Danse, sont purement naturelles et inhérentes à la Matière.

En plus de son caractère fluide, souple, biomorphique et organique, la Nouvelle Danse s’ancre dans une infinité de domaines tels que la peinture, la sculpture, la céramique, le design graphique, le textile, la performance, la publicité, la vidéo, les nouveaux médias..

La philosophie de la Nouvelle Danse pourrait s’apparenter à l’expression poétique du chaos qui nous entoure.

Afin d’aiguiser votre curiosité, et pour vous faire méditer, voici ma sélection de quelques œuvres et artistes auxquels je porte une attention toute particulière.

Elsa Duault, décembre 2020

The Song of C from Thomas Blanchard on Vimeo.

2,45 minutes vidéo

All videos were filmed in 8K with a RED Helium 8K camera.
The final cut is in 4K.
The music by Leonardo Villiger / Velvet Coffee.Co produced by
Ekitaimacro // Thomas Blanchard
Greenlight Films // Paul Mignot and Léa Morel

Co produced by
Ekitaimacro // Thomas Blanchard
Greenlight Films // Paul Mignot and Léa Morel

Kennedy Yanko,  (Brooklyn, New York)
Sleuth 11.5 x 17.3 x 16 in.
Paint skin, metal. 2019.
Image Denny Dimin Gallery

Callen Schaub, Obviare (Montreal,Canada)
Conditions: Performed LIVE on IG w/ Marcel Katz of @theartplug

Date & time created: 2020 June 18 6PM ET
Tools: The #chaliceofchaos , spinning machine
Materials: acrylic on 48”x72” canvas

image Callen Schaub

Erin Loree (Toronto,Canada)
The In-Between
Oil on panel
50” x 40”
2019

Yann  Houri (Paris,France)

KATRIN FRIDRIKS (Islande)
Waving Wonders – Supreme Goddesses – 2018
Acrylique sur toile
60 x 60 + 5 cm
ìmage Galerie David Pluskwa

Derick Smith (USA/Ireland)
Ox-herding (No.25) – 35x51cm – acrylic on canvas
2020
image Derick Smith

Takuro Kuwata (Japon)
Gleen-slipped Platinum Kairagi Shino bowl
Photo:Yasushi Ichikawa
courtesy of Tomio Koyama Gallery

7/30

Lucas Biagini (Toronto, Canada)
oil through canvas on panel
31″x 19″
2020
image Lucas Biagini

DYLAN GEBBIA-RICHARDS (USA)
Home in the Fire
2019
Pigment on parafin wax.
168 x 168 x 46 cm

Ian Davenport (Angleterre)
COLOURCADE: MAGENTA/PURPLE/GREEN, 2014
acrylic on stainless steel, mounted on aluminium panels (3 panels)
78 3/4 x 118 1/8 in / 200 x 300 cm
Photo: Waddington Custot Gallery
image Unit London Galerie

Miguel Chevalier (France)
POWER PIXELS 2020
MUSIQUE : MICHEL REDOLFI
Installation de réalité virtuelle générative et interactive
Wood Street Galleries, Pittsburgh, USA