Biographie
Née le 17 mai 1989 à Paris, Anima Rolland est graphiste de profession, et se passionne pour la photographie argentique depuis de nombreuses années.
Après sa première exposition d’une dizaine de photos à La Station Gare des Mines, scène artistique extérieure à porte d’Aubervilliers, la jeune photographe se concentre enfin sur une ligne artistique qui lui tient à cœur et qu’elle baptisera Loin des regards.
La prise de vue à la volée est sans doute ce qui caractérise son Œuvre. Surtout des portraits, des enfants, des personnes âgées, vulnérables, touchantes, laissées pour compte… Elle souhaite montrer ceux qu’on ne regarde pas dans un monde aseptisé et intolérant. Un monde qui a peur d’être confronté à la réalité du « dehors ».
Anima photographie ceux qu’on ne veut pas voir, qui ne correspondent pas aux normes et qu’on évite du regard. Ceux qui suscitent la gêne, l’angoisse et parfois même le dégoût. Elle raconte leur vie à travers trois thèmes principaux qui alimentent son propos et lui permettent de mettre en lumière ceux qui sont plongés dans le noir. Son approche des sujets n’est pas la plus courante. Elle photographie de manière imprévisible, ne cadre pas, n’attends pas que son sujet pose ou me donne le droit de le prendre en photo.
Elle veut matérialiser l’intimité d’une personne, à la volée, la capturer. C’est le seul moyen pour figer le vrai, l’authenticité dans un mouvement qui trahit le soi profond sans artifices, loin des selfies symptomatiques de notre époque.
C’est aussi pour cela qu’elle se concentre uniquement sur ces personnes, ces endroits, ces conditions humaines. Ce sont les sujets qui lui paraissent les plus purs et intègres, et qui se laissent plus facilement prendre en photo, sans pour autant être obsédés par la compétition, par l’image qu’ils renvoient.
Ses objets de création sont notamment les personnes les plus fragiles de la société. Elle prend la sagesse, les dernières années alors que les plus belles sont derrière, les souvenirs, le regard sage, vaporeux, trouble et en même temps rempli d’histoires, le visage ridé. Plus de paraître, d’artifices possibles pour cacher l’âge. Mais aussi l’enfance où tout commence, l’ego n’existe pas encore, l’innocence, l’émerveillement surtout. La pureté du regard sur un monde qu’on ne moralise pas, qu’on ne juge pas.
Aussi, elle montrera ceux qui sont « hors-normes », laissés pour compte par une société contemporaine aseptisée. Elle rend hommage à ceux qui restent dans l’ombre d’une société où le paraître est devenu essentiel : les sans-papiers qui travaillent dans des conditions inhumaines pour une bouchée de pain, les pauvres qui perdent la tête, les invalides qu’on prend à peine en compte.
Il lui arrive aussi de capturer des lieux délabrés, en travaux, des ordures, témoins d’un consumérisme de masse qui dégrade l’environnement, qui pollue, qui pourrit… Pour elle, le dégoût est du mauvais côté. C’est dans ces personnes réelles, humbles, qui se battent chaque jour pour survivre qu’elle trouve le beau.
Galerie
Habiter poétiquement le monde avec H art
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